Composition sonore : Dante Pannetier
Textes de Florian Besset
Le Minotaure et L’étoile
Caroline Tapernoux, en quelque sorte fille spirituelle de Kasimir Malevitch, dont elle a étudié l‘œuvre et les écrits, sait que l‘abstraction relevait plus chez lui d‘un absolu métaphysique que d‘une construction plastique dénuée de sens. Si l‘art contemporain s‘affranchit trop souvent de la beauté et de la spiritualité, Caroline en est une représentante „à fleur de peau“ pour qui la métaphysique, (l‘au-delà des choses), l‘intelligible et le sensible ne sauraient être séparés parce que non distinguables dans la réalité. « La vérité de l‘art, c‘est sa puissance de vie»*. Puissance dont beauté et spiritualité font partie intégrante.
Les luminances créées pour cette salle jouent magnifiquement de la structure particulière des parois, pour ainsi dire un art pariétal de la lumière. La tension des formes issues des rayons projetés sur les feuilles de polycarbonate délicatement déformées rappelle la maîtrise de la ligne et l‘exploitation des reliefs des Maîtres de la Préhistoire, par exemple de la Grotte Chauvet voisine, ces artistes dont la perception du monde n‘était encore altérée par aucune école, institution ou chapelle autoproclamées détentrices de la vérité de l‘art.
Gérard de Nerval :
« Respecte dans la bête un esprit agissant
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d‘amour dans le métal repose ;
Tout est sensible! Et tout sur ton être est puissant. »**
* Jérôme Alexandre, L‘art cotemporain, un vis-à-vis essentiel pour la Foi, Collège des Bernardins, 2010
** Gérard de Nerval, Les vers dorés, Forgotten Books, 2018