Composition sonore : Dante Pannetier
Texte de Florian Besset
Les Carmélites
Après la pénombre de la salle 1 et l‘obscurité de la salle 2, nous voici dans l‘éclatante lumière généreusement distribuée par les fenêtres sud et ouest de cette belle salle. L‘œuvre conçue « in situ » devait ne pas porter de titre mais, pour la désigner au hasard d‘une conversation, Caroline l‘a spontanément nommée « Les Carmélites ».
Hasard? Non pas! Ces deux volumes très simples, en polycarbonate poncé qui captent la lumière avec une grande douceur et semblent en plein échange chuchoté, évoquent les deux jeunes novices du film « Le Dialogue des Carmélites »*, et par là la notion de contemplation à laquelle invite si souvent le travail de l‘artiste.
De par leur luminosité, ces figures établissent un dialogue intense avec l‘architecture environnante, exaltent celle-ci et convoquent chez le spectateur l‘émotion esthétique synonyme de beauté, moment-clé d‘une réconciliation intérieure entre les contraires qui nous habitent.
Giorgio de Chirico :
« Vie silencieuse, écouter, entendre, apprendre à exprimer la voix cachée des choses, voilà le chemin et le but de l‘art. »**
* Film de Philippe Agostini (1960), dialogues de Georges Bernanos, avec Jeanne Moreau, Allida Valli, Madeleine Renaud, Georges Wilson, Pierre Brasseur, Jean-Louis Barraud). Le Carmel est un Ordre contemplatif.
** Giorgio de Chirico, L‘Histoire de l‘art est-elle finie?, Jacqueline Chambon, 1989